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Désormais en RCA, il faut sanctuariser les ressources de l’Education Nationale

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Cher lecteur, après 2 années de partages, il y a un sujet que nous n’avons pas encore abordé et nous allons donc y remédier aujourd’hui. – Si mon Père, Georges DARLAN, était encore en vie, nous aurions fêté ce 05 Janvier son anniversaire.- Ainsi, afin de lui rendre Hommage, je vais traiter un sujet qui lui tenait à cœur : -il s’agit de l’éducation du Peuple Souverain, l’Education Nationale en Centrafrique. – Quelque soit notre parcours individuel, nous sommes majoritairement d’accord de dire « qu’Il n’y a pas de désir plus naturel que le désir de la connaissance. - Que développer c’est certes nourrir, mais c’est également en priorité instruire et soigner afin que le progrès soit bénéfique sur la durée ».

Ainsi aujourd’hui, et comme toujours il y a une richesse immatérielle, inépuisable, non quantifiable, non exclusive, source d’épanouissement individuel et collectif que toute Nation aspirant au bonheur devrait garantir à ses membres, par la mise en place de politiques éducatives réfléchies s’inscrivant dans une stratégie globale de développement, ayant pour fondement la liberté qui ne peut rimer avec ignorance.

De ce fait, l’éducation a pour objectif la formation intégrale de l’homme, c’est à dire lui assurer un développement intellectuel, professionnel, psychologique, moral, physique et civique, et lui permettre de s’adapter à la société, son évolution sur les plans scientifique et technique, de maximiser ses chances de réussite et de se préparer à faire face à la compétition planétaire.

Cette richesse immatérielle c’est la connaissance, le savoir dont l’acquisition et la transmission sont de nos jours facilités par les Nouvelles Technologies de la Communication. - Pour relever le défi de la société de la connaissance de ce siècle nouveau, nous devrons, en Centrafrique, faire de ces outils des vecteurs de vulgarisation.

Par expérience, nous savons tous que l’éducation demeure un outil fondamental qui, à tous les âges de la vie confère aux hommes des capacités intellectuelles et humaines leur permettant de prendre en main leur destin. – Ceci fait de manière solidaire peut permettre à chacun d’aider un autre à s’inscrire durablement dans la trajectoire commune qui est celle du développement.

Comme je le disais dans l’une de mes précédentes publications : « - nous ne devons pas oublier que le développement n’est pas seulement synonyme de financement, d’autosuffisance alimentaire, de transferts de technologies et autres, mais de l’Homme dans toutes ses capacités d’imagination, de création, de choix, de décision et de responsabilité au sein de son environnement ». – Le développement, c’est la promotion de la vie humaine et sociale. - Avec la révolution du management, apparaît une nouvelle forme de richesse, immatérielle, inépuisable, non exclusive et qui peut se multiplier à souhait. Il s’agit du savoir. Or le savoir est la résultante d’un système éducatif performant, exigeant et tourné vers l’excellence ; - ce qui n’est pas le cas en Centrafrique vu que notre système éducatif est désorienté, désorganisé et inefficace, un corps enseignant qui fait l’apologie du diplôme comme gage d’acquisition de connaissances et non comme certificat d’aptitude à apprendre, un corps enseignant qui a oublié, il y a bien longtemps, que les connaissances se périment et que l’acquisition des connaissances est un processus permanent pour permettre de faire face aux défis futurs. – Pour cela, il faut veiller à offrir de la formation continue aux formateurs, afin de maintenir une certaine qualité du savoir qui est dispensé à notre Jeunesse.

La Formation Professionnelle.

La réalité de la Centrafrique d’aujourd’hui est que nous manquons, cruellement, de bons Techniciens dans tous les domaines. – IL vous suffit d’avoir un problème mécanique, d’électricité, de téléphone, d’imprimante, de photocopieur, de plomberie, d’électronique, de froid et climatisation ; - un besoin de peintre, de maçon, de conducteur de grue, de chauffeur de poids lourds, d’agent de maîtrise de chantier BTP, de menuisier et autres, pour vous rendre à l’évidence : - Cette race là est quasi inexistante en Centrafrique.

– Sur 100 Candidats autochtones qui se présentent, via un petit test pratique, vous vous rendez vite compte que, seuls 3 sont qualifiés et tous les autres ne sont que des bricoleurs.

Nous sommes, quotidiennement des centaines à nous faire avoir par ces bricoleurs et j’en donne pour exemple le fait qu’un jour, j’ai eut un problème d’électricité et le technicien qu’on m’a indiqué a créé plus de problème qu’il n’en a résolu. Je m’en séparai et fit venir un autre : même résultat.

Je me souviens qu’il y en a un qui a failli me mettre le feu à la maison, car il n’avait même pas isolé les raccordements électriques. - Au bout du quatrième, un ami me recommanda un Technicien originaire du Cameroun qui put régler mon problème électrique. Entretemps les quatre premiers m’ont fait acheter des pièces de rechanges inutilement. – Perte de temps et d’argent.

– D’ici, je vous vois sourire car vous aussi vous avez vécu une expérience similaire avec un plombier, mécanicien, électronicien, menuisier, peintre ou autres. – Eh ! Oui, cher lecteur, c’est çà la réalité de notre chère et tendre Centrafrique d’aujourd’hui. – Arriver à trouver un technicien compétent autochtone est un parcours de combattant. – Nos frères du Cameroun ont bien compris la chose et ils sont de plus en plus nombreux à venir s’installer en Centrafrique. – Et c’est normal qu’ils gagnent la plupart des marchés.

– En tendant l’oreille, j’entends déjà dans les faubourgs de Bangui les gens dire : « A yaoundou so là a mou a marché ti minusca kouè ». – Ce à quoi je réponds : C’est Normal !... Eux au moins ont été formés et, quelque part, heureusement qu’ils sont là.

Cher compatriote « bricoleur », ce n’est pas de ta faute, mais celle de ceux qui ont gouverné le pays jusqu’à ce jour. – Toi, tu as fait de ton mieux en essayant d’apprendre sur le tas ; mais cela ne suffit pas et tu t’en rends bien compte. – En résumé, la réalité est que même pour ces types de métiers, les compétences en nombre ne sont pas locales. – Faut-il rappeler que cela fait plus de 54 ans que nous avons acquis l’indépendance et qu’il n’y a dans le pays qu’un seul Lycée Technique public ; faites y un petit tour et vous comprendrez d’où viennent nos lacunes. Cela n’a jamais empêché les différents ministres de tutelle, qui se sont succédés depuis 1960, à dormir profondément tous les soirs.

Quand on pense que le prix d’achat d’un seul véhicule 4X4 permettrait d’équiper convenablement notre seul et ngêhngo Lycée Technique, on se dit que « Vraiment, est-ce que ces gens-là aiment leur pays ? ». – Ils sont tout le temps dans les avions à voyager et ils voient bien, dans les autres pays notamment africains, comment les établissements techniques sont équipés, mais une fois de retour à Bangui, ils n’ont jamais rien fait de constructif pour le seul établissement technique public qui existe en Centrafrique. Même pour ça aussi, faudra t-il attendre une aide de l’Union Européenne, du Pnud ou autres institutions ?. – A ce niveau là, nous ne sommes plus dans le cadre de l’aide au développement, mais plutôt dans celui de la mendicité. Pas étonnant que dans l’indice IDH, sur 185 pays sondés, la République Centrafricaine occupe la 177ème place ; Doungourou chez les Doungourou. - Le Gouvernement n’est t-il pas capable, souverainement, de remédier à cela ? – Celui qui n’a plus l’initiative perd généralement ; - celui qui la conserve gagne habituellement. – En Centrafrique, cela fait des décennies que nous avons perdu l’initiative ; … voyez où nous en sommes aujourd’hui.

NOTA : Un autre cas frappant = Savez-vous que dans toute la république, il n’existe que 2 Bibliothèques scolaires dignes de ce nom ; celui du Lycée des Rapides dans le 7ème Arrondissement, tenu jusque là par des religieux catholiques et le second qui se trouve dans les locaux de « L’Alliance Française »…. Pour paraphraser une expression en vogue, je dirais : « NON, Mais Allo Quoi… !!! ».

Médiocrité de médiocrité ! - Irresponsabilité et cécité, jusqu’à quand allons-nous vous laisser nous maintenir dans les méandres du sous-développement, de la pauvreté et de la misère alors que notre potentiel naturel nous autorise à espérer mieux.

Cher Lecteur, fort de cette expérience locale, j’affirme avec insistance que la formation d’une race de « citoyens-techniciens » autochtone est une nécessité absolue pour les 20 années à venir, si l’on veut améliorer de façon significative la situation socioéconomique de la Centrafrique. Pour cela, il faudra revoir tout notre système de formation professionnelle pour jeunes et adultes. Par ailleurs, il nous faudra mettre un accent particulier sur la formation des formateurs et engager ensuite la refonte des programmes, qui devront être vidés des tares héritées de la colonisation afin d’être adaptés aux exigences de notre époque.

L’éducation et la formation des jeunes constituent un investissement vital, tant pour sécuriser le parcours individuel et professionnel des jeunes que pour donner au pays un capital de connaissances et de compétences sans lequel il ne pourra pas assurer son propre avenir.

Pour la Centrafrique de demain, je dis, avec insistance, que l’acquisition du socle de base signifie d’abord de pouvoir aller jusqu’au bout de l’éducation secondaire. L’expérience a clairement démontré que les niveaux d’éducation atteints par les jeunes prédéterminent fortement les parcours professionnels.

Si les employés du secteur public cumulent en moyenne 11,3 années de scolarité contre 8,2 pour les employés du secteur privé, les travailleurs du secteur informel, qui représente plus de 70% des emplois, n’ont fréquenté en moyenne l’école que durant 3,5 années. – Il est à noter que les bénéfices économiques et sociaux de l’éducation de base ne peuvent être récoltés que si la scolarisation permet d’obtenir des acquis durables en termes d’alphabétisation, lesquels supposent l’achèvement du cycle primaire pour chaque nouvelle génération d’enfants.

A l’instar des autres pays en voie de développement, la Centrafrique est confrontée à la nécessité de donner un socle de connaissances et de compétences de base aux jeunes afin de garantir un bagage minimal leur permettant non seulement d’accéder à l’emploi, mais encore de maintenir et de développer leurs capacités à se professionnaliser tout au long de leur vie active et, plus globalement, à s’intégrer dans la société dont ils sont membres. Il est à noter qu’il n’y a pas de professionnalisation sans socialisation, ce qui signifie que le socle de base doit non seulement aider les jeunes à entrer sur le marché du travail, mais aussi à y évoluer avec un minimum d’autonomie, d’initiative personnelle et de capacités de coopération.

Depuis les politiques d’ajustement structurel, les emplois dans l’économie formelle ont fortement régressé, ce qui limite fortement les possibilités d’entrée des jeunes dans un marché du travail structuré. Seuls ceux ayant un niveau d’éducation et de formation élevé peuvent y accéder. Les autres ont, jusque là, pour seul choix de trouver un emploi sinon une activité dans le secteur de l’économie informelle.

Afin de palier à cette errance des jeunes, il faut certes qu’il y ait des jeunes compétents pour répondre aux besoins du marché du travail, mais ce qu’il faut surtout c’est des chantiers demandeurs de main d’œuvre.

Et pour que les Jeunes obtiennent des compétences et qualifications, il faut absolument que nous créons des CFP. - Les CFP = les Centres de Formations Professionnelles afin d’offrir plusieurs possibilités à nos jeunes pour qu’ils développent leurs capacités à se professionnaliser.

Ces Centres vont nous permettre de former une race de « citoyens-techniciens » car cela est une nécessité absolue pour les vingt ans à venir, car nous voulons améliorer, notamment, de façon significative la situation socioéconomique de la Centrafrique, car il est de plus en plus évident, dans une économie du savoir, que la capacité d’une petite, moyenne ou grande entreprise à se développer et par conséquent à créer de la richesse et de l’emploi, repose avant tout sur les compétences de ses ressources humaines et a pour principal ressort la dynamique du savoir et des compétences.

Par ailleurs, l’enjeu primordial ici est de développer une formation professionnelle qui permette à la très grande majorité des jeunes, qui entrent sur le marché du travail par la voie de l’activité en secteur économique informel, d’acquérir les compétences générales, techniques, comportementales et sociales dont ils auront besoin pour passer peu à peu d’un emploi de survie vers un emploi de subsistance puis au développement économique et professionnel.

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Un autre sujet que nous devons traiter est l’Education des Filles car : - « Nulle ne peut prétendre amorcer durablement le développement d’un pays en laissant plus de 50% de la population active de côté ». – Ah !... J’adore cette phrase ; lorsque je l’ai prononcé et argumenté pour la première fois, il y a quelques années lors d’un séminaire, j’ai été longuement applaudi à la fin de mon intervention. – C’est d’une telle évidence que la plupart d’entre nous n’y font pas attention, ou minimisent son importance.

La capacité d’une société à produire, sélectionner, adapter, commercialiser et utiliser le savoir est essentielle à une croissance économique durable et à l’amélioration des niveaux de vie. Le savoir est devenu le facteur le plus important du développement économique.

La République Centrafricaine dispose, en temps normal (2011-2012), de 1251 écoles primaires actives comptant quelques 382788 élèves et de 5118 enseignants du fondamental 1(primaire) sur toute l'étendue du territoire. Le fondamental 2 (secondaire) pour sa part compte 1481 enseignants pour 64905 élèves, sans compter les vacataires. Taux d'alphabétisation : 60 %.

A l'heure actuelle, il y a une fille scolarisée pour deux garçons au niveau du secondaire et les déséquilibres importants entre les filières ; -il y a seulement 10% de l'effectif qui sont scolarisés dans l'enseignement techniques, ajoutant également un faible taux d'encadrement d'un enseignant pour 76 élèves à Bangui et un enseignant pour 200 élèves dans le Fondamental 1 au niveau de l'arrière pays.

La Centrafrique compte environ 4 millions d’habitants, dont plus de 51% de femmes. A l'heure actuelle il y a une fille scolarisée pour deux garçons au niveau du secondaire et les déséquilibres importants entre les filières. Notons que 67 % de la population ont moins de vingt-cinq ans. 52 % de ces 67 % sont des filles. Cela dit bien toute l’importance des filles et des femmes dans le pays.

Les différentes contraintes liées à l’éducation des filles sont l’excès des travaux domestiques. En effet, quand les filles quittent l’école, elles reviennent à la maison travailler auprès de leur mère. Ces tâches domestiques ne laissent donc pas de temps pour réviser ou apprendre les leçons. Elles font évidemment partie de la préparation des filles à leur vie future d’épouse et de mère. Il est simplement à déplorer que c’est ce qui continue à prendre le pas sur l’éducation, la vie active et professionnelle.

Parallèlement, les filles sont l’objet de harcèlement sexuel, de la part des enseignants et aussi des autres élèves masculins. – Certes, cela n’a pas lieu seulement en Centrafrique, mais dans presque tous les pays du monde, il n’empêche que nous devrons trouver des solutions pour éradiquer ces faits.

Une autre contrainte est la grande distance qui sépare l’école de leur résidence. Souvent, les filles doivent parcourir de cinq à sept kilomètres à pied pour rejoindre l’école la plus proche. Dans de telles situations, les parents décident souvent de les retirer de l’école. Il se trouve aussi que l’école se limite seulement à six classes dans certains villages. Au-delà, la fille doit quitter son village pour continuer son cycle ailleurs, avec tous les risques que cela peut entraîner (absence de logement, difficulté de nourriture). Cela constitue aussi un facteur d’abandon des études pour les filles.

Les filles et jeunes femmes non scolarisées regrettent souvent de n’avoir pas été à l’école pour la simple raison qu’elles sont dépendantes économiquement et socialement de leur conjoint. Cet état de dépendance les met aussi dans un état de vulnérabilité sur le plan social en ce qui concerne les violences et la connaissance de leurs droits.

Pour les hommes, la scolarisation des filles est un acquis. Ils sont favorables à la scolarisation des filles, car ils pensent qu’une fille scolarisée a beaucoup plus pitié de ses parents quand ceux-ci deviennent pauvres et qu’elle peut les soutenir économiquement. Les raisons évoquées sont donc plus affectives que politiques.

Parmi les contraintes liées à la scolarisation des filles, il y a aussi l’insuffisance de structures, c’est-à-dire les écoles, et l’insuffisance du nombre d’enseignants et d’enseignantes. Ceci s’accompagne d’autres difficultés, telles que les mariages précoces, les grossesses non désirées ou précoces, la délinquance. - Des raisons économiques peuvent également expliquer la faible éducation des filles en Centrafrique. La pauvreté est un facteur très important par rapport à la scolarisation des filles. À ce niveau, la famille va être amenée à faire un choix entre envoyer un garçon ou une fille à l’école. L’éducation des garçons est considérée comme un investissement à long terme pour la famille parce que le garçon reste à la maison, alors que l’éducation de la fille est considérée comme une perte de temps et de ressources, car elle est appelée à se marier et à fonder un foyer ailleurs. La famille paternelle subit alors une perte, alors que, si c’est un garçon, elle a réalisé un investissement.

Les filles peuvent être aussi victimes de la tradition et de la mauvaise interprétation de la religion, surtout musulmane. Les catholiques et protestants sont beaucoup plus favorables à l’éducation des filles que la communauté musulmane, qui pense que l’éducation en langue française détourne la fille de sa religion ; mais c’est un autre débat.

Les conséquences de la non scolarisation des filles font que si on prend le nombre de femmes salariées, comparé au nombre d’hommes, évidemment le taux des femmes est inférieur à celui des hommes. Quand on examine ce taux par rapport à l’enseignement, on s’aperçoit qu’il y a plus de femmes dans les niveaux inférieurs de l’enseignement. Plus le niveau d’enseignement s’élève, moins il y a de femmes ; - c’est également le cas dans les matières scientifiques. Les femmes sont plus nombreuses dans les langues et la littérature que dans les sciences. Les séries scientifiques ont été longtemps considérées comme des séries de garçons.

La même situation de discrimination est visible au niveau de l’administration scolaire. Il y a moins de femmes dans les instances de prise de décision. Dans l’histoire de la République Centrafricaine, La première Femme occupant un poste élevé fut celui de Doyen de la Faculté de droit et sciences économiques (1983-1986). – Puis, il n’y a eut qu’une femme comme « Recteur » d’Université (2011). – Et ce n’est que récemment que le pays a eut une Femme comme Ministre de l’Éducation (2014).

L’éducation est considérée comme l’un des facteurs essentiels, sinon le facteur essentiel, du développement. - Dans l’équation éducation-développement, bien que les femmes constituent plus de la moitié de la population en Centrafrique et qu’elles soient de grands agents du développement de ce pays, elles sont victimes d’inégalité et de discrimination quand il s’agit d’éducation. Le taux de scolarisation des filles est très faible. Si l’éducation est un droit fondamental, cela doit être vrai pour tous les individus et les femmes sont aussi des individus. Pourquoi ne pourraient-elles donc pas bénéficier complètement de ce droit?

Néanmoins, il existe des raisons endogènes à ce facteur de non-scolarisation ou d’insuffisance de scolarisation des filles, comme nous l’avons dit ci-dessus. D’autre part, l’école ne débouche plus forcément sur un emploi. Jusqu’en 1980, avant le programme d’ajustement structurel, l’école débouchait automatiquement sur un emploi donné par le gouvernement. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

Les parents pensent donc que c’est une perte de temps de garder la fille à l’école si c’est pour terminer au chômage. On juge préférable d’enlever les filles de l’école à l’âge de quinze ans pour qu’elles se marient.

Les raisons exogènes de cette insuffisance d’éducation des filles proviennent des politiques macroéconomiques internationales. Les programmes d’ajustement structurel des années 80 sont en grande partie responsables du faible niveau de scolarisation en Afrique. Ces programmes ont porté pour l’essentiel sur les secteurs sociaux, dont l’éducation, la santé et l’emploi. La dévaluation du franc CFA en 1994 a aussi porté un coup très dur à l’éducation des filles, parce qu’il fallait alors faire un choix entre éducation des filles et des garçons. Le coût économique est devenu tel, que les familles se trouvent dans des situations de paupérisation permanente.

Il y a donc une contradiction entre le concept d’éducation lié au développement et les politiques qui y sont associées. Ce sont les mêmes partenaires qui nous disent que la condition du développement est l’éducation et qui, en même temps, nous disent qu’ils ne peuvent plus financer ces secteurs, quand ils savent que les pays n’ont pas les moyens de le faire par leurs propres moyens. On nous dit qu’il faudrait licencier des enseignants et des enseignantes. Mais de tels licenciements impliquent la nécessité de fermer des écoles ou d’accepter des classes de plus de cent élèves. Et, si les enfants ne vont alors plus à l’école, cela entraîne un retard dans le développement. Toutes ces exigences sont contradictoires.

On nous dit que nous devons nous développer et que cela passe par l’éducation, mais en même temps on nous impose une baisse des budgets de l’éducation. On nous demande de ne plus recruter les enseignantes et enseignants en nombre suffisant, alors qu’il est impossible d’avoir 100 enfants dans une classe et d’espérer qu’après six ans d’études ils sortent avec un bagage suffisant. Les partenaires au développement donnent ainsi l’impression de vouloir nous maintenir dans la sous scolarisation et dans la dépendance éternelle et, ceci, dans tous les domaines. La Banque Mondiale a reconnu — vingt ans après ! — qu’elle avait échoué et qu’elle s’était trompée de politique macro-économique dans nos États. Quel gâchis ! – Afin de corriger cela, dans la Centrafrique de demain, il faudra sanctuariser, s’il le faut par une Loi, les ressources de l’Education Nationale.

De la même manière, les différentes conférences sur l’éducation — de Jomtien et de Dakar — ont prôné l’éducation pour tous en l’an 2000. - En 2000, on s’est aperçu qu’il n’y avait eu que 1 % d’avancement. On a reporté l’échéance à 2015. - Ces conférences donnent l’impression de ne pas connaître les véritables besoins des pays africains, en particulier, et des pays en voie de développement, en général. Elles donnent l’impression de ne pas connaître les réalités du terrain.

En conclusion, il a été dit qu’éduquer un homme, c’est éduquer une personne et qu’éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation. - Partant de cela, la société centrafricaine a tout à gagner d’un enseignement non discriminatoire qui contribue à instaurer des relations plus égalitaires et plus justes entre les hommes et les femmes, d’une part, et qui permette aux femmes de prendre une part très active aux changements socio-économiques et politiques de notre pays. – IL est certes vrai, qu’avec le manque de résultat probant de cette Transition politique entamée en Mars 2013, qu’un sondage de proximité démontre clairement que la majorité d’entre nous, hommes et femmes confondus, ne sont pas prêts à remettre un Avocat ou une Femme à la tête de l’Exécutif. – On peut débattre longuement là dessus, mais à tort ou à raison, c’est ainsi dans la Centrafrique d’aujourd’hui. – Toutefois, en ce qui concerne les femmes, j’attire l’attention de tous qu’il ne faudrait pas, à partir de cette unique expérience, que les autres hauts postes de responsabilités leurs soient, insidieusement, interdits ; - ce sera dommage et inutilement discriminant car, des compétences : il y en a.

N’oublions pas qu’il a été aussi constaté que, quand une femme est éduquée, au moins à un niveau élémentaire d’éducation, cela se reflète positivement sur la vie sociale et économique de la famille et du ménage. Cette femme est disposée à envoyer sa fille à l’école. – Imaginez ce que cela donnerait avec plus de la moitié ayant, au minimum, un niveau BAC +. Ce serait la prospérité pour Tous et c’est la Centrafrique qui serait la Gagnante toute catégorie.

L’avenir de la Centrafrique dépend évidemment et surtout des femmes et des jeunes, sans pour autant exclure les hommes. Comme nous l’avons dit plus haut, la capacité d’une société à produire, sélectionner, adapter, commercialiser et utiliser le savoir est essentielle à une croissance économique durable et à l’amélioration des niveaux de vie. Le savoir est devenu le facteur le plus important du développement économique.

Afin d’apporter des remèdes à ce problème et sachant que la jeunesse est et demeure l’avenir du pays, nous devons en Centrafrique initier diverses interventions concrètes du type : - Soutien financier à l’éducation pendant au moins 15 années, mise en place d’un programme propice à l’accumulation des années conquérantes, la construction de 2000 écoles, collèges, lycées, centres de formations professionnelles et techniques, Instituts supérieurs et Universités ; - le tout équitablement répartis sur l’ensemble du territoire. – Il ne faudra pas oublier la formation de nouveaux formateurs afin de réduire le nombre d’élèves par classe et par enseignant. – NOTA : - Récemment en novembre 2014, le compatriote ROOSALEM Wilfried a publié une belle tribune sur ce sujet relatif à notre système éducatif ; je vous invite à le lire ; - voici le lien Internet : http://centrafrique-presse.over-blog.com/2014/11/remedier-a-l-effondrement-du-systeme-educatif-et-de-formation-en-rca-comment-enrayer-l-etat-de-delabrement-avance-de-l-ecole-centraf

Cher lecteur et compatriote, merci d’avoir pris le temps de me lire. Avant de te coucher le soir, pose-toi la question : « Qu’ai-je Fais pour faire avancer Mon Pays aujourd’hui ? – Gui tênè ti ôkô bozo ti mbi la akè so mbi ? – Quel acte ai-je, directement ou indirectement, posé pour favoriser le bien-être des générations futures ? – L’avenir dans un « Mieux vivre ensemble en Centrafrique » au travers d’un système éducatif de qualité a-t-il un jour fait partie ou fait-il encore partie de mes priorités au quotidien ? – Wala mbi kê na vourou bê ti molengué ti kodro, wala mbi kê zo ti kion ???.....».

La jeunesse centrafricaine et la nouvelle génération, arrivées en âge de comprendre et prendre les choses en mains, en ont plus qu’assez d’appartenir à un pays complexé où la médiocrité occupe une place considérable;… - cette jeunesse semi-lettrée écoute la radio et s’informe via d’autres médias et comprend mal que la Centrafrique reste à la traîne, alors que les autres avancent. – Sachant cela, ne soyons pas étonné de voir des manifestations de mécontentements populaires. - Le Peuple est mûr et a conscience qu’il faut agir, et que lui aussi devra agir et impulser une dynamique ; - Raison de plus pour que nous remettions maintenant tout sur la table et fassions un tri.

Toutefois Cher Compatriote, souviens-toi qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire et qu’une action personnelle venant de toi, quel quelle soit, est espérée et attendue car : « Aucune Nation ne naît grande, les Grandes Nations sont l’œuvre de leurs citoyens ».La construction de notre Pays est l’affaire de TOUS. – C’est Wilson Churchill qui disait : « Là où existe une Volonté, il y a un Chemin ». - Notre YES WE CAN Collectif exige cette détermination individuelle.

Christian Dominique DARLAN. – Janvier 2015.

Consultant en Stratégies de Développement

E-mail : batir.rca@gmail.com

Désormais en RCA, il faut sanctuariser les ressources de l’Education Nationale

 

Georges DARLAN est né le 05 Janvier 1920 à Kouango (Ouaka) en Oubangui-Chari. IL est le frère cadet de DARLAN Antoine né le 08 Juin 1915 à Kouango également. - Leur père d'origine européenne répondait au Nom de DARLAN Joseph. Leur mère MANDALO Elisabeth est Oubanguienne, de la Ouaka (Kouango). 

 

Grâce à ses origines européennes Georges Darlan est scolarisé, un privilège car durant l’entre-deux-guerres le taux de scolarisation ne dépasse pas en Oubangui-Chari les 1,5 %3. Ses études primaires lui permettent d’intégrer en 1935 le tout nouveau établissement formant les cadres autochtones en Afrique-Équatoriale française (AEF), l’École Edouard Renard de Brazzaville1. Il en sort en 1939 avec le diplôme d’instituteur.

Son affectation à Libreville au Gabon le mène à s’enrôler en 1941 dans les Forces françaises libres dont il est démobilisé en 1945 avec le grade de sergent-chef. Il rentre l’année suivante en Oubangui avec en vue une carrière de commerçant. 

 

 

La politique alors naissante dans la colonie l’intéresse beaucoup. Après avoir soutenu en novembre 1946 la candidature à la députation de l’abbé autochtone Barthélemy Boganda, il mène lors de l’élection du Conseil Représentatif nouvellement créé, les listes d’Action économique et sociale présentées au collège des autochtones. Ses listes remportent l’intégralité des quinze sièges à pourvoir. - C'est là qu'il est élu Président du Conseil Représentatif.  Il est également élu Conseiller de Bangui. Le 19 octobre 1947, il se fait élire par ses pairs, Grand Conseiller de l’AEF avec son frère aîné Antoine DARLAN.

 

En août 1947, il se voit confier la Présidence du Premier Parti Politique local, l’Union oubanguienne (UO) fondée par Boganda. L’UO est une réussite, son extension est croissante et continue. Fort de ce succès, DARLAN utilise cette organisation pour implanter dans le pays ses coopératives de coton, la COTONCOOP, et de consommation, la SOCOOMA, créées en 1948.

En peu de temps s’agrège autour de Georges DARLAN un système clientéliste qui en fait l’homme fort de l’Oubangui-Chari. Son ascendant sur les élus locaux est apprécié par l’administration coloniale. En 1948, alors que la majorité des conseillers autochtones s’oriente vers le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) sous l’influence de son frère Antoine DARLAN très progressiste, Georges DARLAN de tendance plutôt libérale use de toute son influence pour empêcher ce glissement à gauche. Seuls les élus de Bangui font scissions. Les élus de brousse, fidèles, le portent, à nouveau, en 1949 à la tête du Conseil Représentatif où il y restera jusqu'en 1952.

 

Ambitions et discrédit, les déboires de la COTONCOOP (1950-1951).

Georges DARLAN ambitionne d’être élu député à la place de Barthélemy BOGANDA avec qui ses relations se sont dégradées. La rupture remonte à septembre 1948, lorsque le Conseil Représentatif refuse au député une subvention pour sa coopérative, la SOCOULOLÉ, alors que quelques mois auparavant la COTONCOOP en obtenait une.

 Ayant le sentiment d’avoir été trahi, Boganda lui présente le mois suivant sa démission de l’Union Oubanguienne. L’UO se maintient jusqu’en 1950. Cette année-là, le Président du Conseil Représentatif décide de recentrer son action sur la COTONCOOP, organisme plus souple comptant 24 000 membres, et dont les cadres se trouvent être à peu de chose près les même.

La COTONCOOP ne tarde pas à sombrer. En juillet 1950, le Conseil Représentatif est surpris d’apprendre que la perception des cotisations est rendue quasi-obligatoire dans certaines régions « au nom du gouvernement ». De vives critiques s’élèvent sur la gestion financière. Sur les trente-deux millions de francs de subventions octroyés par le Conseil Représentatif, vingt millions ont été dilapidés : neuf millions dans l’achat d’immobilier à Bangui, les autres engloutis dans diverses opérations de construction, d’achats de végétaux et de frais de gestion.

En 1951, en pleine campagne électorale, devant le nombre de plaintes déposées, le Gouvernement est obligé de prendre le contrôle de l’entreprise. Les rapports envoyés au Chef de Territoire et au Gouverneur Général de l’AEF sont sans appel, toutes les opérations entreprises par la société ont été réalisées en pure perte.

En dépit de ces déboires, Georges DARLAN est toujours considéré début juin 1951 par l’administration comme le principal adversaire de Boganda aux législatives du 17 juin16. Mais son action controversée aussi bien au niveau coopératif qu’au niveau du Conseil Représentatif où en sa qualité de Président il a fait augmenter l’impôt, est facilement et savamment exploitée par Boganda. En quelques jours il perd tout crédit.

Le 17 juin, il doit se contenter de la troisième place avec 8 288 voix, 12,6 % des suffrages.

 

Les années de végétation et l’aventure congolaise (1952-1965)

En 1952, Georges DARLAN décide de ne pas se représenter aux élections territoriales1. Son retrait de la vie politique dure jusqu’en 1956. Cette année-là, il fonde un parti, L’Émancipation oubanguienne, et se présente sans succès à l’élection municipale de Bangui face à Boganda20.

En 1957, Georges DARLAN opère un revirement vis-à-vis du RDA ; il participe à la reformation de la section oubanguienne. Boganda l’accuse alors d’être un « messager de Moscou », attaque désuet, le RDA empruntant depuis 1950 une voie libérale.

Début 1959, le chef fondateur du RDA l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny le choisit pour mener la campagne RDA aux élections législatives d’avril en Centrafrique (nouveau nom de l’Oubangui-Chari depuis décembre 1958) en remplacement de son frère Antoine DARLAN, débarqué pour ses positions ancrées trop à gauche. Georges Darlan doit partager son poste avec Dominique Franzini avec qui il obtient d’Houphouët-Boigny, pour la campagne, la modeste aide financière de 1,5 millions de francs CFA.

Le RDA récolte lors de ces élections 2,4 % des suffrages, aucun siège. Une crise éclate au sein du comité directeur, Dominique Franzini jusqu’alors proche de l’Ivoirien Houphouët-Boigny se tourne vers le leader RDA du Congo-Brazzaville Fulbert Youlou. Georges DARLAN est évincé au profit de Kobozo, un anonyme.

 

De caractère « bouillant, entreprenant, bon viveur », Georges DARLAN quitte la scène politique centrafricaine en 1960 pour l’ex-Congo belge.

Sa randonnée le mène à devenir en 1961, Conseiller économique de Moïse TSHOMBÉ dans son Gouvernement sécessionniste du Katanga. L’aventure semble prendre fin en 1963 lorsqu’il s’établit comme commerçant à Brazzaville. Mais début 1965, accusé d’activité politique pour le compte de TSHOMBÉ, les autorités du Congo-Brazzaville l’expulsent sur Bangui. À son arrivée, le Président de la République Centrafricaine David DACKO l’incarcère, dans le but de le décourager de reprendre une activité politique. Rappelons qu’à cette époque DACKO avait instauré le parti unique : le Mesan ; les autres n’avaient plus droit de cité. – Le message étant clairement passé, Dacko se résout finalement à le libérer plusieurs semaines après.

Le 8 juin 1965, Georges DARLAN décède alors qu’il tente de monter une activité commerciale à Bangui. – Rappelons que le 08 Juin est la date anniversaire de son Frère ainé. C’est là que ses ennemis ont profité pour l’empoisonner. -  Abel GOUMBA évoque la possibilité d’un assassinat : DARLAN ayant pris « un verre » en compagnie d’une jeune femme lorsque pris d’un soudain malaise. – Ne se sentant pas bien, il rentre précipitamment chez lui et succomba. Pour GOUMBA, les circonstances sont analogues à l’assassinat par empoisonnement de l’opposant camerounais Félix MOUMIÉ, à Genève en 1960.

 

En 1977, BOKASSA comptait parmi ses proches Conseillers un certain David DACKO et Guy DARLAN (le premier Fils de Georges DARLAN). – BOKASSA connaissant le rôle de DACKO, déjà auprès de Boganda, dans l’évincement de Georges DARLAN de la vie politique centrafricaine, et notamment dans la confiscation de tous ces biens,  et ne voulant pas qu’il y ait des frictions entre ses 2 Conseillers, exhorta DACKO à demander à la Famille DARLAN des excuses ; ce que DACKO fit auprès de Guy DARLAN lors d’une réunion restreinte à la Cour Impériale de Bérengo. – 2 ans plus tard, avec l’aide de la France DACKO arrive au pouvoir en 1979. – En fervent croyant et afin de continuer à marquer sa bonne foi, DACKO demanda à Guy DARLAN, qui était à ce moment-là Directeur Général de la CAISTAB, de prendre sous son épaule son Fils Francis qui venait d’être nommé par son père Directeur Administratif de la CAISTAB.

 

Texte publié sur Afriquenewsinfo – JUIN 2014

 

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