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Armée Nationale =  Armée de développement (1ère partie)

Cher Lecteur, vous avez été très nombreux à m’écrire et à m’aborder dans les rues de Bangui pour me remercier et m’encourager, pour mes différentes publications qui traitent des sujets en rapport avec le développement tant attendu et espéré de Notre Chère et tendre Centrafrique.. – Toute cette gratitude me touche… SIHNGUILA…. !

Vu l’actualité locale, il est important que nous parlions aujourd’hui de la Sécurité Nationale. Ce qui fera l’objet de 2 Publications ; celle-ci étant la première.

Je vais maintenant parler de l’Armée Nationale, communément appelée FACA. – Nous savons tous qu’elle est en très grandes difficultés depuis un moment déjà ; mais les carences profondes ont ressurgi brutalement et la vérité a éclaté au grand jour lors des évènements du 24 Mars 2013 et des mois qui ont suivi jusqu’à ce jour d’Octobre 2014.

Nous découvrons qu’en l’état des choses, elle n’est pas en mesure d’assurer notre protection comme cela aurait du être le cas. – IL nous faut lui donné les moyens pour qu’à l’avenir cela ne se reproduise plus. Ce problème de la Défense Nationale et de Sécurité se justifie par le fait que la création de conditions de sécurité sur toute l’étendue du territoire, constitue un préalable incontournable au développement humain et durable de la République Centrafricaine.

Sans la sécurité, les efforts en faveur de la consolidation des institutions démocratiques, de réformes de l’économie et de la lutte contre la pauvreté resteront vains. - De manière générale, il a été reconnu que les crises récurrentes qui ont secoué le pays, ces dernières années, ont été avant tout l’expression d’un malaise qui trouve en partie son origine dans les carences structurelles et fonctionnelles des Forces de Défense et de sécurité.

Pour lubrifier notre modèle de développement qui se veut endogène, il nous faut instaurer, efficacement, une sécurité intérieure visible et reconnue de Tous. – Pour notre culture générale, il convient de savoir que la République Centrafricaine couvre une superficie de 623.000 km2 pour une population estimée quelques 4 millions d’habitants. - Pays sans littoral dont le point le plus proche de la mer lui est distant de 1200 km, il est complètement enclavé et peuplé par une mosaïque de groupes ethniques, caractérisée par l’usage commun de la langue " Sango ". - Située à égale distance entre Lagos et Mombassa d’une part et à mi-chemin entre Alger et le Cap d’autre part, la République Centrafricaine qui présente de ce fait, un intérêt stratégique certain, est un quadrilatère de 1200 km de longueur et 600 km de largeur. Elle est au centre géographique de l’Afrique. - Par ailleurs, la République Centrafricaine regorge d’importantes ressources naturelles et fauniques variées, source de convoitises d’où nécessité de Défense Nationale et de Sécurité.

Située au cœur du Continent Africain entre l'Equateur et le Tropique du Cancer, à égale distance de la Méditerranée et du Cap de Bonne-Espérance, de l'Océan Atlantique et du Golfe d'Aden, la République Centrafricaine est un pays entièrement enclavé. Elle s'étend sur 623 000 km2 du 2° au 11° parallèle Nord et du 13° au 27° méridien Est et constitue un vaste plateau situé entre 600 et 700 m d'altitude. - Elle est limitée à l’Est par le Soudan avec 1309 km de frontière entre Birao et Obo, - le Congo Démocratique (RDC) au Sud avec 1346 km de frontière entre Obo et Mongoumba, - au Sud-Ouest par le Congo-Brazzaville avec 630 km de frontière entre Mogoumba et Nola, - le Cameroun à l’Ouest avec 630 km de frontière entre Nola et Ngaoundaye et enfin, le Tchad au Nord avec 1470 km de frontière entre Ngaoundaye et Birao.

Pays de savanes et de forêts denses, avec des massifs à l’Ouest et au Nord-Est, les frontières de la République Centrafricaine avec les pays limitrophes sont constituées de cours d’eau, de chaînes de montagnes, de galeries forestières, de mangroves, de marais. Leur surveillance nécessite des moyens adéquats.

La notion de Défense Nationale est celle de la Défense Globale ; c’est-à-dire l’ensemble des moyens mis à la disposition de la Nation pour assurer sa souveraineté. Qu’il s’agisse de moyens politiques, économiques que de moyens militaires. En d’autres termes, il s’agit de Défense Militaire, la Défense Civile, la Défense économique et la Défense Extérieure. Dans la présente réflexion je ne parlerais que de la première.

  1. La Défense Militaire est l’ensemble des moyens humains, matériels et stratégiques mis en oeuvre en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d’agressions pour assurer l’intégrité du Territoire National, la sécurité des personnes et des biens. C’est le Ministère de la Défense Nationale qui est chargé de la mise en oeuvre de la Politique de Défense Militaire ;

Sans sécurité et sans stabilité, il n’y aura, ni demain, ni après-demain, ni dans 2 ans, ni à l’horizon 2025/2030 un moindre début d’amorçage de notre modèle de développement. – Nous ne pouvons donc rester inerte face à cette situation dégradante qui hypothèque tout notre avenir ; il nous faut donc réagir et restructurer notre Armée Nationale. - Mais pour y arriver, c’est aujourd’hui qu’il faut prendre les mesures efficaces et adaptées à la hauteur des enjeux et ambitions nouvelles de la République Centrafricaine. Comme je l’ai dit plus haut, pour lubrifier notre modèle de développement qui se veut endogène, il nous faut instaurer, efficacement, une sécurité intérieure visible et reconnue de Tous.- La création de conditions de sécurité sur toute l’étendue du territoire constitue un préalable incontournable au développement humain et durable de la République Centrafricaine. – Une fois pour Toute, RETENONS bien ceci : Une Armée républicaine de plus de 15.000 Hommes ne serait pas un luxe, car l’histoire récente de notre pays démontre bien les dégâts immenses que causent les carences en sous-effectif entretenu, par les différents gouvernements irresponsables, depuis les années 1980.

Un examen minutieux a permis d’identifier des carences, qui ont rendus ses 20 dernières années nos Forces de Défense et de Sécurité incapables d’assumer correctement leurs missions, à savoir :

Le constat montre que le recrutement dans les Forces de Défense et de Sécurité se fait de manière anarchique. L’absence de formation de base ; - Les agents sont mal formés professionnellement, et dépourvus de sens civique. L’encadrement par les chefs fait également défaut. - L’absence de casernes. - La politisation des Forces de Défense et de Sécurité ; - Le recours aux Forces non Conventionnelles ; - La prolifération des armes et munitions. - Les forces sont sous-équipées, la démotivation des hommes de rang qui sont par ailleurs minés par la déficience de commandement. On note à cet effet une perte de confiance des hommes envers les chefs. - Les infrastructures délabrées contraignent bon nombre d’agents à résider en dehors des casernes et à leurs frais. Ils éprouvent ainsi d’énormes difficultés pour se rendre à leur lieu de travail et le maigre salaire ne leur permet pas de satisfaire leurs propres besoins, ni ceux de leurs familles. - Le manque de structures adéquates de formation, comme cela se faisait jadis dans les années 70/80, du type de l’Ecole Spéciale de Formation des Officiers d’Active (ESFOA) et celle d’autres Centres similaires est une des causes de déficit en personnel qualifié pour l’encadrement.

La politique de nomination est faite au mépris des dispositions statutaires. Elle ne tient plus compte des critères de compétence, de qualification, de formation, ni de l’ancienneté dans le service. En conséquence, les compétences sont mal utilisées et la pyramide des grades est incohérente. - L’utilisation irrationnelle des Forces de Défense et de Sécurité se manifeste notamment par un chevauchement de leurs missions. - Le recours aux Forces Etrangères, et tant d’autres, par les Autorités Politiques ainsi que l’avantage donné à l’équipement de la Garde Présidentielle au détriment des Forces de défense et de sécurité régulière ont contribué à saper le moral des troupes, à les humilier et à les démotiver. - L’immixtion des parents et hommes politiques dans les affaires des Forces de Défense et de Sécurité a contribué à politiser celles-ci. Par ailleurs, les militaires et agents de tous les corps sont utilisés comme aides de camps des hommes politiques.

Tous ces facteurs conjugués au paiement irrégulier de la Prime Globale d’Alimentation (PGA) expliquent le dysfonctionnement et le manque d’efficacité des Forces de Défense et de la Sécurité.

Pour que le modèle de développement que nous ambitionnons soit endogène et porte les fruits espérés, il nous faut résoudre le problème d’insécurité. - Sans sécurité et sans stabilité, il n’y aura pas d’amorçage de développement en République Centrafricaine. – Mais pour y arriver, c’est aujourd’hui qu’il faut prendre les mesures efficaces et adaptées à la hauteur des enjeux et ambitions nouvelles de la République Centrafricaine. – Un jour prochain la Transition actuelle, avec ses soubresauts, va prendre fin et il nous faut déjà penser à la suite, au lendemain et l’envisager en toute lucidité. - Comme je l’ai déjà affirmé dans une de mes publications : « le progrès n’est pas une anomalie éphémère, mais un acte conscient, à récidiver et de ce fait se prête à une analyse rationnelle, stratégique, ciblée et performante sur la longueur ». – Notre Talon d’Achille est et demeure l’insécurité.

Il est certes vrai que, dans tous pays en Voie de Développement, l’Armée Nationale a elle aussi besoin de réformes, car il suffirait qu’elle soit mal ou peu disciplinée ou désorganisée, comme c’est le cas en Centrafrique, pour que certains individus avides de pouvoir et ayant une certaine parcelle d’autorité l’a détourne de sa mission première. Les dérives de l’Armée ont souvent constitué un frein brutal au développement car la grogne d’une partie des éléments de ce corps de l’Etat, se transforme souvent en Coup d’Etat ou Tentative de Coup d’Etat.

L’expérience a démontré que dans le 1er cas, c’est le Régime au pouvoir qui change. A quelques exceptions près, les militaires ont tendance à restreindre les libertés d’expressions et autres, autrement dit il y a un frein au processus démocratique en vigueur.

Dans le 2ème cas, une tentative de coup d’Etat désorganise l’Armée dans son ensemble, créée une instabilité qui perdure dans la mémoire collective nationale, fait reculer toutes initiatives d’investissement privés, fragilise le Président resté au pouvoir qui à son tour se transforme peu à peu en dictateur.

Nous pouvons encore écrire plusieurs pages sur les effets négatifs d’une grogne de l’Armée Nationale mal canalisée, mais ce qui nous intéresse ici, c’est de savoir quelle suggestion constructive supplémentaire, je compte apporter ici afin de compléter la réforme des FACA et de la Sécurité qui est en cours d’élaboration et/ou de correction avant la mis en en action. – En faisant cette suggestion, je réaffirme ma ferme volonté à permettre à notre cher et tendre pays de réunir rapidement les conditions idoines qui nous permettrons d’atteindre notre objectif à savoir : « Amorcer le démarrage d’un Développement durable, équitable et solidaire en République Centrafricaine à l’horizon 2025».

Avant d’exposer ma suggestion, nous allons d’abord examiner la réalité.

La réalité est que tout Chef d’Etat de pays non-développé a forcément élaboré une stratégie afin de contenir son armée ; Ce qui est tout à fait normal et j’estime que l’Armée Nationale est et demeure le domaine réservé du Président de la République, Chef des Armées. Ce dernier devra savoir mettre en œuvre les réformes qu’il souhaite, en ne perdant pas de vue l’intérêt général et en se souvenant que : EST VALEUR, tout ce qui projette un sens et nous tire en avant avec une conscience aiguë du relatif et de l’éphémère, mais aussi de ce qui se totalise dans le temps de l’histoire que nous faisons.- En d'autres termes: "Cher(e) Président(e), tu n'es que de passage; fais au moins en sorte de rester dans la mémoire collective du Peuple, comme étant celui(celle) qui aura mis les bases durables d'une Défense Nationale, garante de paix, de stabilité et de progrès bénéfique à Tous".

Rappelons que pour amorcer un démarrage économique et tout autre action constructive, il faut arriver à instaurer une longue période de stabilité afin que tous ensemble, de manière consciente et collective, nous réapprenons la Bonne Gouvernance, le mieux vivre ensemble, la Liberté d’Expression et de Penser, les bases de la Démocratie, du Développement, de la Croissance économique et de l’épanouissement personnel et collectif.

Toutefois, la Petite Réforme que nous nous permettons de souffler à l’oreille du Chef de l’Etat est celle d’un stage de 3 mois réservé Sous-officiers, Officiers et Officiers subalternes. - Quel sera le contenu de ce stage de 3 mois ?

Réponse : Expliquer, examiner, enseigner aux militaires bénéficiaires ce qu’est le rôle de l’Armée dans un Etat Démocratique aspirant à un Développement Durable, Equitable et Solidaire.

Des instructeurs, formateurs et autres spécialistes du sujet, originaires d’autres pays ayant une expertise dans le domaine viendront à Bangui, en Centrafrique dispenser et expliquer, en long et en large, le rôle d’une armée républicaine.

Chaque session durera 3 mois et à la fin du dit stage, le Chef de l’Etat en personne viendra remettre une médaille (créée à cet effet), ainsi qu’un diplôme.

Le fait d’avoir choisi cette catégorie de militaire n’est pas un hasard. Notre objectif étant d’enraciner dans l’esprit des bénéficiaires, qui rappelons-le se trouvent à la fonction entre les soldats et les officiers supérieurs, le choix positif en faveur du service pour la démocratie. Chacun à sa place : - le Politique démocratiquement élu ordonne, l’Armée exécute…..- le tout dans l’intérêt de la Nation.

J’estime qu’au rythme de quatre sessions par an, nous devrions sur 2 années faire le tour et que tous les militaires correspondants au profil auront bénéficié de cette formation prédéfinie. - Cette transformation de la mentalité de ce noyau de l’Armée sera nécessaire pour asseoir une stabilité durable et nécessaire aux longues réformes ; donc pas de perturbations, du côté de l’armée, qui seraient en défaveur de notre Développement souhaitable à l’horizon 2025/2030.

Je vous rappelle qu’en Centrafrique, sauf modification définitive et officielle nouvelle, le territoire national est découpé en six (6) régions militaires basées à : - Bossangoa (1ère Région Militaire) - ….-Birao (2ème Région Militaire) …… - Nola (3ème Région Militaire) ….. - Obo (4ème Région Militaire)……- Bambari (5ème Région Militaire) …… - Moungoumba (6ème Région Militaire) ….. - Bouar (Région Militaire Autonome).

L’expérience a démontré que la présence militaire, sécurisant les dites régions n’était pas effective parce que dans les zones de l’arrière pays, il manque de tout : - pas d’école, pas de collège, pas de centre de santé digne de ce nom, pas de caserne militaire adaptée, d’où le manque de motivation des troupes qui y sont affectées, sans parler du manque d’équipement, de formation et autres maux répertoriés.

Comment pouvons-nous parler de sécurité nationale et avoir confiance en l’avenir quand lorsque l’on évoque l’entité FACA, il en ressort : - L’indiscipline, la politisation, le manque de moyens, l’absence de motivation, la tribalisation, la débandade, repli, abandon de position sur le terrain, Villes et provinces entières qui tombent aux mains des rebelles depuis 2003 démontrent le degré de déconfiture qu’a atteint notre Armée. - Les Chefs d’Etats de la CEEAC, réunis à Libreville en Janvier 2013 ont bien compris la difficulté, pour ne pas dire l’impossibilité, de remettre de l’ordre et ramener une certaine sécurité et paix potentielles en RCA, sans intégrer les rebelles dans la sphère du pouvoir sécuritaire et administratif, d’où la mise en place des différents GUN 1, 2, 3, mais malheureusement TOUS défunts.

Nous savons que le rétablissement d’une sécurité consolidée ne se fera pas en 1 jour, mais pour arriver à une situation équilibrée, il faut VRAIMENT que chaque camp joue désormais le jeu et mette l’intérêt National comme Leitmotiv Prioritaire…… - Le Peuple Souverain est fatigué de cette insécurité chronique, de ces exactions multiples commis et rééditées, des hordes de bandits de grands chemins et autres bandes armées qui sévissent et hantent le pays. Nous ne voulons plus d’une armée FACA qui ne soit que l’ombre d’elle-même et qui, par voie de conséquence, a perdu toute sa réputation et lettre de noblesse.

Messieurs les Gouvernants, avec le soutien des Forces de la MINUSCA et autres qui sont à notre chevet, MERCI de nous ramener la paix et une Armée disciplinée dès demain, càd pas dans 1 an, pas dans 2 ans ou plus, mais MAINTENANT. - Arrangez vous comme vous voulez, ex-rebelles + Séléka + anti-Balaka + opposition démocratique + ex-majorité présidentielle + société civile et autres. - Réagissez, réveillez-vous et travaillez avec conviction et intelligence pour que les choses s’arrangent le plutôt possible, car le Peuple Souverain veut, que dis-je, exige des résultats concrets.

Cher lecteur et compatriote, merci d’avoir pris le temps de me lire. Avant de te coucher le soir, poses-toi la question : « Qu’ai-je Fais pour faire avancer Mon Pays aujourd’hui ? – Gui tênè ti ôkô bozo ti mbi la akè so mbi ? – Quel acte ai-je, directement ou indirectement, posé pour favoriser le bien-être des générations futures ? – L’avenir dans un « Mieux vivre ensemble en Centrafrique » a-t-il un jour fait partie ou fait-il encore partie de mes priorités au quotidien ? – Wala mbi kê na vourou bê ti molengué ti kodro, wala mbi kê na kota bê ti yé ti séssé ???.....». - Toutefois, souviens-toi qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire et qu’une action personnelle venant de toi, quel quelle soit, est espérée et attendue car : « Aucune Nation ne naît grande, les Grandes Nations sont l’œuvre de leurs citoyens ».La construction de notre Pays est l’affaire de TOUS. - Notre YES WE CAN Collectif exige cette détermination individuelle.

Fin de la Réflexion (- Ceci était la 1ère Partie de l’Armée en tant qu’Armée de Développement. Dans la Publication de la semaine prochaine, je reviendrai sur la suite et fin de ce sujet.- Ne le ratez pas.)

Christian Dominique DARLAN. – Octobre 2014

Consultant en Stratégies de Développement

E-mail : batir.rca@gmail.com

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