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Centrafrique : Y a t-il de Grands Hommes dans ce pays ? – par Adolphe Pakoua

Le tournant très rapide pris par les événements qu’a connus le CENTRAFRIQUE le 24 mars 2013, avec la réussite du coup de force de la coalition Seleka sur le pouvoir de Bangui, et l’abandon de ce pouvoir par l’ex-président Bozizé, a rendu les accords de Libreville presque caduques, et ouvert la porte à d’autres négociations avec la participation des présidents de trois États membres de la CEEAC, auxquels se sont ajoutés les présidents d’Afrique du Sud et du Bénin.

Une fois encore, on a assisté à une réaction prompte des chefs d’États d’Afrique Centrale, pour venir au secours du CENTRAFRIQUE. Beaucoup a été dit sur la responsabilité que les Centrafricains eux-mêmes devraient prendre pour résoudre leurs problèmes internes. L’occasion donnée par la dernière réunion de N’djaména, devrait permettre aux responsables politiques et militaires de CENTRAFRIQUE, de faire preuve de maturité et de grandeur d’esprit. La grandeur d’un homme se mesure par la grandeur des actes qu’il pose.

Aujourd’hui, la survie du CENTRAFRIQUE dépend de la grandeur de ses hommes. Plus aucun centrafricain n'ignore que la plupart des dirigeants qui ont eu à conduire les affaires de ce pays, ne sont pas sortis de l'idée qu'ils sont venus au pouvoir pour s'enrichir sur le dos de leurs populations, eux et une bonne partie de ceux qui les ont accompagnés dans cette orientation. Les différents bilans laissés par les uns et par les autres, sont là pour en témoigner ; l'état actuel du CENTRAFRIQUE étant l'une des preuves les plus patentes. C’est dire l'urgence avec laquelle il convient désormais de changer d'attitude, pour se débarrasser de l’idée qui consiste à venir au pouvoir dans le seul but de s’enrichir et d'enrichir ses proches, sans rien laisser de concret dans la construction du pays et pour la postérité.

La grandeur des responsables politiques et militaires de CENTRAFRIQUE, consiste à se demander ce qu'ils peuvent faire, pour marquer de leur pierre l'édification de cette nation, et faire que demain leurs enfants et leurs petits enfants se souviennent de leurs actions et en soient fiers, pour ne devoir s'exiler, la mort dans l'âme, plutôt à cause des méfaits et des catastrophes provoqués par leurs parents.

La voie ouverte par la réunion de N’djaména demande aux acteurs politiques et militaires de CENTRAFRIQUE de montrer aux yeux du monde que le CENTRAFRIQUE peut surprendre dans le bon sens, surprendre en faisant la preuve qu'il y a aussi dans ce pays de grands hommes. Et les grands hommes, ce sont ceux-là mêmes qui sont capables de :

- Mettre en place, ce Conseil National de Transition comme le préconise le Sommet de N’djaména, un organe composé d’hommes intègres et valables, qui ne tienne pas compte des affinités ou des liens familiaux et ethniques qu'ont les uns avec les autres, un Conseil National présidé par un homme neutre et de grandes qualités, détaché de toute affinité avec les forces militaires et les partis politiques.

- Mettre en place un gouvernement de transition restreint composé d’hommes, eux-aussi, capables d’initier, pendant la période de transition, une administration et un cadre de service de sécurité dont les bases seront à n'en point douter solides, pour permettre de faciliter une gestion saine et plus efficace des affaires publiques.

Être un grand homme, c’est parfois savoir céder la priorité à d’autres, quand on sait surtout qu'il en va de la survie de tout un peuple, de tout un pays. C'est un sentier battu que de dire que le peuple n'oublie jamais les grands hommes, au moment difficile où leur recours lui est indispensable. La chance donnée par le Sommet de N’djaména est une perche tendue aux responsables politiques et militaires pour faire la démonstration de leur magnanimité, et permettre au CENTRAFRIQUE de sortir des ténèbres. Les CENTRAFRICAINS ont encore en mémoire ces terribles paroles d'un célèbre putschiste qui disait, au moment de sa gloire et un peu en ces termes : « Un chasseur ne laisse pas à d'autres le soin de dépecer le gibier qu'il a lui-même tué ».

L'histoire récente nous apprend la suite et les conséquences de cette « philosophie » qui ne dit pas son vrai nom et ses origines.

De grâce, arrêtons de vouloir nous accrocher coûte que coûte au pouvoir. Jetons un coup d’œil dans le rétroviseur de notre évolution pour voir ce que nous dit l'histoire, afin de nous ménager un avenir serein, serein pour nous-mêmes, serein pour le pays tout entier.

ADOLPHE PAKOUA

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